Pourquoi fertiliser après la taille est crucial
On entend souvent dire que l’olivier est un arbre rustique, capable de pousser dans des terres pauvres. C’est vrai, en partie. Mais si vous voulez qu’il soit en pleine forme — feuillage dense, branches solides, et surtout, des fruits en quantité — alors un bon coup de pouce après la taille, ça change tout.
Après une taille, en particulier celle de fin d’hiver ou tout début de printemps, l’arbre entre en phase de redémarrage. Il a besoin de “ressources” pour produire de nouvelles pousses, refaire son feuillage, et préparer sa floraison. Et ces ressources, c’est dans le sol qu’il va les chercher… à condition qu’elles s’y trouvent.
Je l’ai vu chez moi, à plusieurs reprises : un olivier bien taillé mais pas nourri redémarre… lentement. Feuilles clairsemées, branches maigres, et presque pas de fruits. Par contre, avec le bon engrais au bon moment, l’arbre change d’allure en quelques semaines. On voit des jeunes pousses vert tendre sortir des branches, le feuillage se densifie, et les fleurs apparaissent au bon moment. C’est vraiment là que la fertilisation fait toute la différence.
Donc oui, fertiliser juste après la taille, c’est stratégique. C’est comme donner un petit déjeuner costaud à quelqu’un qui reprend le sport après un long repos : ça l’aide à bien repartir.
Le bon moment pour fertiliser des oliviers après la taille
Alors, quand faut-il fertiliser les oliviers taillés ? Le bon timing, c’est juste au moment où l’arbre sort de sa phase de repos : en général entre mars et avril, selon la région et la météo. Ce moment-là correspond pile avec la reprise de la circulation de la sève et le redémarrage de l’activité racinaire. Bref, c’est le réveil du jardin.
Ce que je fais chaque année avec mes oliviers, c’est simple : je taille entre fin février et début mars (dès que les grands froids sont passés mais avant que les bourgeons ne gonflent trop), puis je fertilise quelques jours plus tard, quand la météo annonce une belle pluie ou que la terre est bien humide. C’est là que l’engrais est le plus efficace.
Le danger si on attend trop ? L’arbre a déjà commencé à pousser, donc il puise dans ses réserves. Et si les nutriments ne sont pas là, la croissance est plus faible. Résultat : moins de fleurs, moins d’olives, et un arbre qui fatigue pour rien.
En résumé : nourrissez l’olivier juste après la taille, en mars ou début avril au plus tard. C’est là qu’il en a le plus besoin pour démarrer une nouvelle saison en force.
Quel engrais choisir pour un olivier taillé ?
Pas toujours facile de s’y retrouver devant les sacs d’engrais au magasin jardin. Pourtant, pour un olivier fraîchement taillé, le choix du bon engrais fait une vraie différence. Il lui faut un mélange bien équilibré, riche mais pas trop fort, qui nourrit sans “griller” les racines.
Le plus simple ? Optez pour un engrais NPK équilibré type 10-10-10 ou 15-15-15. Ces trois chiffres indiquent les proportions d’azote (N), de phosphore (P) et de potassium (K) – trois nutriments essentiels à la croissance. L’azote stimule les feuilles, le phosphore soutient les racines et la floraison, et le potassium renforce l’arbre pour les fruits et la résistance aux maladies.
Encore mieux, privilégiez un engrais spécial olivier. Ceux-là sont souvent enrichis en oligo-éléments comme le zinc ou le bore (des micro-nutriments qui aident à la floraison et à la résistance naturelle de l’arbre). Ils sont pensés pour répondre aux besoins très spécifiques de cet arbre méditerranéen, notamment juste après une taille importante.
Et le naturel dans tout ça ? Je suis pour. Un bon engrais organo-minéral, c’est-à-dire un mélange entre minéraux et matières organiques (restes végétaux bien compostés), permet à la fois de nourrir l’olivier et d’améliorer la terre. Le compost mûr, bien décomposé, est aussi une excellente base. Il rend le sol plus vivant, plus souple, et retient mieux l’humidité.
Petite astuce de terrain que j’utilise souvent au printemps : le purin d’ortie. C’est un engrais naturel riche en azote. Un coup de purin (dilué !), et on voit les pousses démarrer rapidement. Ça sent fort, c’est vrai, mais c’est redoutablement efficace.
Résumé :
- Engrais NPK équilibré (10-10-10 ou 15-15-15)
- Engrais spécifique olivier avec zinc et bore
- Apports organiques : compost mûr, fumier bien décomposé
- Purin d’ortie comme booster naturel de printemps
Comment épandre et doser l’engrais efficacement
Maintenant qu’on a choisi le bon engrais, voyons comment l’appliquer. Parce que verser tout au pied de l’arbre, ça ne marche pas si bien qu’on pense. L’olivier a un système racinaire étalé, il faut donc viser large et bien répartir.
Étape 1 : repérer la zone à fertiliser. Évitez le contact direct avec le pied de l’arbre. Visez un rayon de 60 à 90 cm autour du tronc. C’est là que les racines fines, les plus actives, vont capter les nutriments.
Étape 2 : épandez en pluie fine. Vous pouvez griffer légèrement la surface du sol pour mélanger les granulés ou composts. Sur terre nue, c’est encore plus facile. Si le sol est dur, n’hésitez pas à l’arroser un peu avant pour qu’il s’assouplisse.
Étape 3 : arrosez après l’épandage. C’est capital. Un bon arrosage permet à l’engrais de pénétrer le sol, et d’atteindre les racines en profondeur. Sans eau ? Les nutriments restent en surface… et sont vite perdus.
Et la dose ? C’est tentant d’en mettre “un peu plus”, mais mieux vaut fractionner. Surtout pour l’azote (N), qui peut lessiver (être emporté par la pluie) ou brûler les racines si trop concentré.
Voici une bonne méthode :
- 50 % de l’azote total en mars, juste après la taille
- 30 % en avril/mai, juste avant ou au début de la floraison
- 20 % en juin, au moment de la nouaison (quand les petites olives commencent à se former)
On peut aussi utiliser un engrais foliaire (qu’on pulvérise sur les feuilles) entre avril et juillet, surtout si la repousse est lente. C’est rapide à absorber, et ça donne souvent un petit coup de boost bien visible.
Conseil bonus : évitez de fertiliser juste avant une grosse chaleur ou une sécheresse prolongée, l’arbre n’arriverait pas à bien absorber les apports sans stress hydrique important.
Les bienfaits concrets de la fertilisation des oliviers post-taille
Ce que j’ai pu observer chez moi, saison après saison, c’est que la fertilisation juste après la taille, ça donne des résultats visibles, palpables, presque immédiats. L’arbre repart plus vite. Il a moins l’air “en convalescence” et plus d’un athlète bien entraîné après un bon échauffement.
Premier effet qu’on remarque : le feuillage. En quelques semaines, les nouvelles feuilles arrivent, bien vertes, bien denses. Rien à voir avec les repousses timides qu’on voit sur des oliviers oubliés ou sous-alimentés. C’est tout l’arbre qui change d’attitude.
Ensuite viennent les pousses. On voit apparaître des rameaux vigoureux, bien dressés, qui vont devenir les supports des futures olives. Ça prouve que l’olivier a de l’énergie à revendre – et cette énergie, c’est celle qu’on lui a donnée avec un bon engrais au bon moment.
La floraison aussi est renforcée. Un arbre bien nourri produira plus de fleurs. Et plus de fleurs = plus de chances d’avoir beaucoup de fruits. D’ailleurs, j’ai remarqué qu’un olivier bien fertilisé résiste mieux aux petits à-coups de météo – vent, sécheresse, fraîcheur : il plie moins, il tient le cap.
Autre point essentiel : la fertilisation après la taille réduit le stress de l’arbre. Car oui, une taille, c’est une agression maîtrisée. Et comme pour nous après une opération ou un gros coup de fatigue, l’alimentation doit suivre. Cet apport nutritif vient compenser la perte de feuillage et d’organes de réserve. Il aide l’arbre à cicatriser, à bourgeonner de nouveau, et à rebâtir sa structure.
Et sur le long terme ? On prépare un olivier plus fort. Les branches se reforment bien droites, le tronc gagne en vigueur, les maladies sont moins fréquentes. Et la terre, enrichie par les apports organiques (compost, fumier), reste vivante et souple. Elle respire.
En résumé :
- Feuillage plus dense et plus vert
- Reprise rapide avec des pousses vigoureuses
- Floraison plus abondante = plus d’olives
- Moins de stress post-taille, meilleure régénération
- Amélioration durable de la structure et de la résistance de l’arbre
Bonnes pratiques pour la fertilisation des oliviers
Fertiliser après la taille, c’est top. Mais ça ne suffit pas. Un olivier, c’est un peu comme un potager ou un bon vin : faut l’entretenir au fil des saisons. Sinon, il finit par s’épuiser ou produire moins, même s’il est bien taillé.
Moi, ce que je conseille toujours, c’est de mettre en place un petit calendrier d’entretien. Rien de bien compliqué, juste quelques rappels réguliers dans l’année pour ne pas oublier l’essentiel.
Au printemps (mars-avril), on fait la taille et la fertilisation principale. C’est le coup d’envoi.
En mai ou début juin, si la saison est sèche ou si votre sol est pauvre, vous pouvez rajouter une petite dose de nutriments. Un peu de compost en surface ou une deuxième fraction d’azote (comme vu plus haut), ça redonne un coup de fouet.
À l’été, on surveille. L’arbre montre-t-il des signes de fatigue ? Feuilles jaunissantes, peu de pousses ? Dans ce cas, un arrosage bien géré et un engrais foliaire (à pulvériser sur le feuillage tôt le matin) peuvent l’aider à passer le cap.
Et à l’automne, entre octobre et novembre, c’est le moment de nourrir le sol pour l’hiver. Moi, j’y mets une ou deux pelletées de compost mûr ou de fumier bien décomposé. Ça ne fait pas effet tout de suite, mais ça prépare la saison suivante. Le sol reste vivant, et l’olivier démarre mieux au printemps suivant.
Petit conseil de terrain : prenez l’habitude d’observer votre arbre régulièrement. Chaque olivier a son rythme. Et parfois, c’est en regardant simplement les feuilles, les bourgeons ou la couleur des jeunes rameaux qu’on sait s’il a besoin d’un petit coup de main ou si tout roule.
En résumé, pour un olivier régulier et productif :
- Taille et fertilisation au début du printemps
- Apports complémentaires en fin de printemps ou début d’été si besoin
- Engrais foliaire entre avril et juillet selon la vigueur
- Apport de compost ou fumier à l’automne pour enrichir le sol
- Observation régulière pour adapter les soins
C’est cette routine simple mais régulière qui fait la différence entre un olivier “qui survit” et un olivier “qui rayonne”.